lunedì 13 giugno 2011

Tilia cordata - Tilleul (à petites feuilles)

billet dédié à Martine



Aujourd'hui c'est avec beaucoup de plaisir que je vais vous parler d'un arbre très répandu à l'état spontané dans les bois de la plupart de l'Europe et également très utilisé par les municipalités  depuis des siècles dans les parcs  de nos villes et long les boulevards en association avec le Platan (Platanus hybrida), le Marronier d'Inde  (Aesculus hippocastanum) et le Micocoulier (Celtis australis). Un exemple que tout le monde connait sont les Champs Elysées à Paris ou encore, toujours dans la Ville Lumière, les allées du Palais Royal, très belles meme en hiver quand les feuilles sont tombées comme on peut voir dans la troisième photo ci dessous. Le port de cet arbre est vraiment magnifique en toute saison soit  en forme naturelle (voir la quatrième photo),  soit en rangée.
Connaissons le mieux alors! La Tilia cordata est un arbre appartenant à la famille des Tiliaceae qui peut mesurer 20 - 25 mètres.  On l'appelle couramment "tilleul à petites feuilles" ou encore "tilleul à feuilles en coeur" (cordata signifie justement "en forme de coeur"). Il apprécie surtout les sols riches, profonds, frais et argileux. 
Les feuilles, caduques, en forme de coeur très dentelées sur leur circonférence, mesurent environ 7 cm et presentent une face supérieure glabre et vert foncé et la face inférieure gris/bleu. A' l'automne les feuilles deviennent jaunes avant de tomber. Le contraste chromatique entre l'écorce très foncé et le feuillage jaune vif est vraiment intéressant. La floraison a lieu aux mois de mai / juin et les inflorescences, vert très clair  / jaune pale et hyper parfumées sont très réputées depuis des millénaires pour soigner, en infusion, les troubles du sommeil et pour leur action sédative. De plus elles exercent une action adoucissante sur les voies respiratoires. Lorsque les fleurs du tilleul dégagent intensément leur parfum c'est signe de mauvais temps comme si l'arbre voulait attirer plus d'insectes en prévision d'une intempérie pour assurer la fécondation avant que son pollen ne soit rincé par la pluie.
 
 




Quand j'étais petite fille, lors de la floraison ma grand mère demandait aux jardiniers de nous ramener des branches de tilleul, on cueillait les fleurs uniquement et ensuite on les mettait au grenier, sur des draps en lin pour sécher. Une fois les fleurs sechées on les mettait dans de grands bocaux en verre et elles étaient pretes pour en faire des tisanes lors  des  longues soirées d'hiver devant la cheminée. Je retrouve à present le meme plaisir en sirotant une tisane que j'ai découvert il y a quelques années dans la boutique "Le carré des simples" de la Rue Tronchet à Paris. Elle s'appelle "la madeleine de Proust" et on y trouve des fleurs de tilleul, des morceaux de gousse de vanille, des fleurs d'aubepine et du raisin de Corinthe. Un vrai délice!!


à propos de Marcel Proust je n'ai pas pu m'empecher de vous proposer le passage où il nous parle de la madeleine trempée dans l'infusion au tilleul, ça va vous plonger illico dans une époque qui me fascine depuis toujours....

II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines  qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi. [...] Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. II est en face de quelque chose qui n'est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière. Et je recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n'apportait aucune preuve logique, mais l'évidence, de sa félicité, de sa réalité devant laquelle les autres s'évanouissaient. Je veux essayer de le faire réapparaître. Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première cuillerée de thé. Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s'enfuit. Et, pour que rien ne brise l'élan dont il va tâcher de la ressaisir, j'écarte tout obstacle, toute idée étrangère, j'abrite mes oreilles et mon attention contre les bruits de la chambre voisine. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême. Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s'élever, quelque chose qu'on aurait désancré, à une grande profondeur ; je ne sais ce que c'est, mais cela monte lentement ; j'éprouve la résistance et j'entends la rumeur des distances traversées. Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu'à moi. Mais il se débat trop loin, trop confusément ; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l'insaisissable tourbillon des couleurs remuées ; mais je ne peux distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur, lui demander de m'apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s'agit. Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être ; qui sait s'il remontera jamais de sa nuit ? Dix fois il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute oeuvre importante, m'a conseillé de laisser cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d'aujourd'hui, à mes désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine. Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. "
 

Marcel ProustÀ la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, 1913. 

Le doux parfum des fleurs du tilleul a inspiré beaucoup de nez: il y a très peu de "soliflores" au tilleul par contre la note douce et miellée fait partie de la compo de plusieurs grands classiques de la parfumerie de niche et de certaines nouveautés: "La chasse aux papillons" de L'Artisan Parfumeur,  "Zeta" d'Andy Tauer,   "Tilleul" D'Orsay,  "Tirzah" d'Ayala Moriel, "Eau de Noho" de Bond n° 9, "Linden" de Demeter library, "French lime blossom" de Jo Malone,  "Lindenblossom" de April Aromatics ....









Et pour les parfums d'ambiance on peut trouver notre bonheur parmis les créations des marques suivantes: Mathias Paris, Diptyque, L'artisan parfumeur, Fiorirà un giardino.... Si vous en connaissez des autres n'hésitez pas à partager vos connaissances dans les commentaires en bas! Je suis toujours preneuse quand il s'agit de tester des nouveautés







Toujours en provenance du monde de la beauté voici la Poudre libre "Tilleul" de chez Leclerc. Sa nuance vert d'eau estompe visiblement les rougeurs et unifie le teint. Elle est idéale pour les peaux couperosées mais aussi pour toutes celles qui tombent sous le charme de son nom comme ce fut mon cas bien evidemment! ; )


2 commenti:

  1. je porte avec beaucoup de plaisir le Tilleul d'Orsay et French Lime Blossom ... Je ne connais pas les autres .
    Par contre , aux Journées de la rose à Chaalis ,j'ai participé à l'atelier parfums , et j'ai créée une senteur à base de verveine et tilleul ...je te raconterai ....

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  2. Super! Alors j'attends avec encore plus d'impatience notre prochain RDV afin que je puisse sentir ta création, je l'imagine fraiche avec une pointe de douceur :)

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