mercoledì 29 giugno 2011

Rubus ulmifolium - Ronce à feuilles d'orme


 Billet dédié à Chantal




Depuis quelques jours (voire semaines à vrai dire) je suis en train de rédiger un billet sur les Hydrangea les moins connus, mais je n'arrive pas à le boucler. Alors toute excuse est bonne pour passer à autre chose... L'autre chose d'aujourd'hui est la belle ronce que vous voyez sur les photos et qui a croisé mon chemin à midi alors que je me rendais chez un client. C'est pas rare, au mois de juin de trouver des ronces en pleine floraison, mais c'est rare d'en trouver d'aussi jolies comme port et avec les pétales de cette couleur si vive.
Les ronces sont des plantes appartenantes à la famille des Rosaceae et au genre Rubus, tout come la framboise (Rubus ideaus). Dans la famille des Rosaceae les plus proches parents des ronces sont les  rosiers sauvages ou églantiers. La ronce fait partie des arbustes car, bien qu’étant une plante ligneuse, elle ne développe pas de tronc. Et comme ses tiges, même âgées, restent toujours très souples et ont besoin d’appuis pour s’élever ou s’étaler, on la qualifie d’arbuste sarmenteuse.  Très épineux, ces arbustes sont souvent classés "mauvaises herbes" pour leur tendence à envahir les terres non cultivées. Mais si ses aigullions redoutables et cette tendance à s'approprier de tout sol abandonné en ont souvent fait une mal aimée à la campagne, la ronce bénéficie par contre d'une image très positive grace à ses fruits, les célèbres mure si délicieusement parfumées: un fruit  connu et apprécié depuis des siècles....
Le Rubus ulmifolium est  très commun dans les régions tempérées. Pas très décoratif en hiver car dépouillé des feuilles, il devient intéressants d'un point de vue esthétique à partir du printemps quand les feuilles tendres commencent à pousser. Ensuite on profite de la floraison, des fruits et enfin, lors des premiers froids, des feuilles qui  avant de tomber deviennent rouges / violacées.


Souvent à  tort désignée comme Rubus  fructicosus (la Ronce commune), la Ronce à feuilles d'orme se reconnaît notamment à ses feuilles composées de cinq folioles vertes sur le dessus et blanchâtres duveteuses dessous ainsi qu'à sa tige ligneuse et pruineuse. Les feuilles sont donc composées palmées et  elles aussi sont armées d’épines sur le dos des nervures principales. De plus le bord des folioles est doublement denté et rappelle la silhouette d’une feuille d’orme. Le feuillage vire en automne et peut prendre des teintes rouge superbes, ou bronze violacé ; les feuilles peuvent tomber en fin d’automne (feuillage caduque) ou plus rarement persister pendant tout l’hiver, restant accrochées jusqu’à la sortie des feuilles de l’année suivante (feuillage marcescent). Dans ce cas elles deviennent décoratives en cas de givre!
Les aiguillons ont une double fonction : éloigner les herbivores (mais ceci ne vaut que pour les tiges âgées d’un an car au début les aiguillons, comme les tiges, sont très tendres !) et s’accrocher à la végétation environnante pour grimper, escalader, recouvrir et coloniser. à propos des herbivores les chèvres d'un ami qui habite près de chez moi adorent les feuilles de ronce, on dirait que ce sont leur préférées....


La floraison des ronces ne passe pas inaperçue au cœur de l’été, de juin à août : les haies et les ronciers se couvrent d’une multitude de superbes fleurs roses mais aussi blanches disposées en longues grappes au bout des tiges. Les inflorescences, comme les feuilles et les tiges portent des aiguillons crochus redoutables. Ces fleurs possèdent cinq pétales et une foule d’étamines disposées en bouquet. La floraison dure longtemps car les fleurs se succèdent les unes après les autres émergeant de leurs boutons floraux feutrés. La pollinisation est assurée par les nombreux insectes qui visitent les fleurs de ronces fournisseuses  généreuses de nectar et de pollen. Les ronciers en fleurs sont  donc des sites très favorables pour observer ou photographier de nombreux insectes. 


Ma mère qui ajoute toujours une petite cueillière de miel à ses infusions aime beaucoup celui de ronce. Le miel de ronce, d'habitude de couleur foncée et au parfum intense est apprécié depuis les siècles pour ses vertus dynamisantes et contre les maux de gorge. 



Quand il sera temps de cueillir les mures je mettrai les photos des fruits car je n'en ai pas pour l'instant. Et je vous parlerai aussi des parfums avec note de mure, très appréciée depuis quelques temps en parfumerie et utilisée pour la première fois par l'Artisan parfumeur dans "Mure et Musc"...
Aussi je vous donnerai plein de recettes très simples à réaliser avec les mures... RDV donc à l'automne!


sabato 25 giugno 2011

Feijoa Sellowiana ou Acca Sellowiana - Goyavier du Brésil

 Billet dédié à Daniela



Aujourd'hui je vous présente un arbuste fruitier qui à première vue n'a rien en commun avec ceux que dont je vous parle d'habitude. Comme vous avez peut etre déjà remarqué je ne suis pas fan des plantes exotiques, je préfère les plantes autochtones ou celles qui ont fait leurs preuves dans un environnement comme celui où j'habite, avec des hivers très froids et pourtant je suis tombée sous le charme du Feijoa sellowiana, arbuste ou petit arbre appartenant à la famille des Myrtaceae.  Comme son nom commun l'indique il est originaire d'Amérique du Sud (Uruguay, Paraguay, Argentine du Nord et sud du Brésil plus précisemment) et  à cause de ça on a tendance à coire qu'il est plutot frileux. Je ne peux pas dire que non, pas du tout, mais il est bien résistant au froid, puisqu'il peut résister à des températures de l'orde de  -8°, voir plus bas pour gels brefs.  Impérativement à protéger dans les régions aux hivers rigoureux, c'est donc un arbre idéal à posseder sous tout climat non montagneux. Il aime les sols bien drainés, riches, argileux et légers, neutres à acides, l'ensoleillement direct et beaucoup de lumière. Le feijoa est particulièrement résistant aux maladies et aux parasites.


L'Acca/Feijoa sellowiana est  un arbuste à feuilles persistantes, très décoratif, qu'il s'agisse de son écorce, son port, son feuillage ou sa floraison. En plus ses fruits sont comestibles et très appréciés. Il peut  atteindre dans ses régions d'origine 6 mètres de hauteur, mais plus généralement il ne dépasse pas les 2/3 mètres avec un port plutôt buissonnant, bien qu'il puisse être conduit sur un tronc unique. On peut le planter en examplaire isolé, dans un verger / jardin fruitier ou encore  en haie libre. Dans les jardins que je réalise c'est  plutot cette dernière solution que je choisis. Les feuilles, persistantes et opposées, sont épaisses, brillantes et de couleur vert-foncé sur le dessus, tandis que le revers est argenté et duveteux.


Les fleurs du feijoa sont très ornementales et éclosent au printemps. En mai, dans les régions italiennes près de la mer, il se couvre littéralement de fleurs. Elles sont de couleur blanche, rose et rouge. Les pétales sont blancs à l'extérieur et rouges/roses à l'intérieur, tandis que les nombreuses étamines sont rouge-brillantes.


Les feijoas, aussi connues sous les nomes de goyaves ananas, goyaves du Brésil ou goyaves de Montevideo, sont des fruits oblongs mesurant environ 5 cm riches en vitamines C  qui ont du mal à arriver à maturité dans les régions les plus froides. Chez moi par exemple c'est pas la peine d'éspérer cueillir les fruits, on doit se "contenter" de la floraison.  Le feijoa supporte une sécheresse passagère, mais nécessite une irrigation suffisante et régulière pour bien fructifier. La peau du fruit, qui exhale une odeur agréable, est verte avant de dévenir jaune-vert à maturité. La pulpe du fruit est blanche translucide, granuleuse, juteuse et très parfumée. La saveur du feijoa pourrait être assimilée à une combinaison de saveur de fraise de bois, ananas et goyave. Lorsque les fruits sont encore jeunes, cette saveur est acidulée. Trop mûrs le gout devient vraiment désagréable.  Les feijoas ne sont généralement pas autofertiles et donc pour fructifier correctement, le feijoa nécessite une pollinisation croisée. Le fruit du Feijoa se récolte à l'automne quand il commence à jaunir. On le mange en général frais, à la petite cuillère, après l'avoir coupé en deux, comme on fait avec les kiwis mais il peut se consommer aussi cuit en compote.  On peut également réaliser des confitures. Si vous n'avez pas le temps ou la chance de trouver des feijoas chez votre primeur une bonne alternative sont les confitures qu'on trouve dans les magasins bio ou du commerce équitable. La semaine dernière j'ai déniché une "Confettura di Feijoa Biologica" produite par une petite entreprise sicilienne "Azienda Agricola Santa Maria delle Grazie" et je ne peux que vous la conseiller, elle est exquise!

Fruits murs prets à la dégustation









Si vous en avez envie, voici la recette que j'ai trouvé sur le site Journaldesfemmes.com

CONFITURE DE FEIJOA A' LA VANILLE
  • Pour 20 pots de 350 g :
  • 4,5 kg de feijoas
  • 4,5 kg de sucre de canne
  • 2 jus de citron jaune 
  • 3 bâtons de vanille de Tahiti (fendus, grattés et tronçonnés)
  • Préparation : 45 mn
  • Cuisson : 35 mn
  • Repos : 0 mn
  • Temps total : 80 mn
Peler les fruits. Les équeutter puis les couper en morceaux et les mettre dans un grand récipient. Ajouter les bâtons de vanille fendus et coupés en morceaux et le jus d'un citron jaune. Bien les répartir dans les feijoas
Couvrir les fruits avec la moitié du sucre. Bien mélanger. Laisser macérer  pendant 24 heures au frais (bas du réfrigérateur). Ainsi les fruits vont rendre leur jus ce qui permettra de les cuire plus facilement et sans risque de les laisser attacher.
Verser les feijoas dans la bassine à confiture, ajouter le sucre restant, cuire à 107/108°C (thermomètre à confiture ou à sucre). Ajouter le jus du second citron et redonner un bouillon. Arrêter la cuisson. Mettre en pots immédiatement. Boucher et retourner les pots.
Laisser refroidir. Stocker.

Il existe aussi des infusions ou feijoa ou encore des thés parfumés au feijoa.
J'ai fouillé le web à la recherche de produits à base de ou sentant le feijoa à vous proposer et je n'ai pas été déçue: la marque américaine Mor Cosmetics vient de lancer une gamme pour le corps (savon et beurre corporel) et la maison (bougie) parfumée au lime et au féijoa. Et en Nouvelle Zelande Antipodes a utilisé le fruit et son parfum dans ses formulations et notamment dans sa luxueuse crème pour le corps: Jubilation Ultra Nourish Body Cream.


mercoledì 22 giugno 2011

Tulbaghia cominsii violacea - ail perpetuel



Le Tulbaghia cominsii violacea est une plante vivace bulbeuse originaire d'Afrique du sud  et appartenante à la famille des Alliaceae. De croissance rélativement rapide elle possède un feuillage semi-persistant pouvant etre panaché et pousse en touffes denses mesurant de 40 à 50 centimètres. Les feuilles en forme de ruban sentent l'ail lorsqu'on les froisse et aussi quand il pleut.  C'est pour cette raison que vous ne trouverez pas de "suggestions parfumées" à la fin de ce billet! ;) Moyennement rustique cette petite plante  résiste, pendant des périodes assez courtes, à des gels de l'ordre de -10° C meme si son feuillage est atteint dès -5° C.  Plus le sol est sec et mieux elle supporte le froid. En hiver il faut faire absolument attention à l'humidité stagnante du sol. Dans les régions  où l'hiver les températures sont très rigides il est conseillé de cultiver le Tulbaghia en pot pour pouvoir le rentrer au besoin sinon on peut la mettre tranquillement en pleine terre. Cette plante se plait beaucoup à la lumière mais sans ensoleillement direct et exige un sol riche, légèr et bien drainé. Elle  n'aime pas les vents froids. La première photo montre un lit de tulbaghia le long du chemin dans un jardin au bord du lac de Come, à Lierna.



Elle produit des ombrelles de fleurs rose lilacé ou lavande très délicates qui se balancent au bout de longues tiges. Elle fleurit de juin à octobre et en ce moment elle vient donc de débuter sa floraison. Une belle plante peut fournir un nombre impressionant de tiges florales durant tout l'été jusqu'à fin septembre. On peut lui trouver une vague ressemblance avec l'Agapanthe (dont j'espère trouver le temps de vous parler bientot) qui est d'ailleurs de la meme famille, mais le feuillage est plus fin et l'ombelle moins fournie en fleurs. Je sais que  le feuillage fin est comestible mais je n'y ai jamais gouté! Vous pouvez utiliser dans vos salades des feuilles hachées menues qui ont un gout d'ail.  On la plante de préférence au printemps mais aussi au mois de septembre, à 20 cm les uns des autres.
Excellente plante de bord de mer car elle accepte très bien les embruns.  On l'a planté dans un petit jardin en Ligurie il y desormais 5 ans et je peux affirmer que c'est la plante qui nécéssite le moins de soin. Vous pouvez la  voir en pleine floraison ci dessous entouré par des Agapanthus bleus et blancs, des Teucrium fruticans et de la Festuca glauca. Parmi les cultivars qu'on peut trouver sur le marché je vous conseille aussi  le Tulbaghia violacea "alba" qui comme son nom l'indique présente des fleurs blanches et le Tulbaghia violacea "silver lace" ou "variegata" avec les feuilles veinées de crème et les fleurs lavande.

mercoledì 15 giugno 2011

Punica granatum - Grenadier

Billet dédié à Jessica 


Je m'étais reservé le billet sur le grenadier pour l'automne quand ses branches se plient sous le poids des fruits murs et je débute ma journée avec un verre de jus de grenade fraichement pressé mais la merveilleuse floraison qui vient de débuter ne pouvait passer sous silence!
Punica granatum, le grenadier, est un petit arbre fruitier très ornamentale au feuillage caduc appartenant à la famille des Punicaceae et originaire du Moyen Orient et d'Asie en générale. Dans sa longue vie il peut atteindre les 4 - 5 mètres mais il existe aussi des varietés qui ne dépassent pas les 2 mètres et sont très utilisées depuis quelques années car les jardins et les terrasses se font de plus en petits. Il est adapté au climat méditerranéen mais il possède aussi une bonne résistance au froid. Dans ma région  (Lombardie - Nord de l'Italie) les deux derniers hivers ont été très froids, avec des températures rigides prolongées (-15° pendant plusieurs jours d'affilé) et les grenadiers n'ont pas trop souffert. En tout cas il aime la lumière et le soleil. Il s'adapte à une large gamme de sols et tolère aussi les sols acides, alcalyns, crayeux. Il est également rélativement resistent à la salinité du sol ce qui en fait un arbre de bord de mer aussi.


Le feuillage est caduc et les feuilles sont vertes, brillantes, lancéolées et mesurent environ 5 cm. Les fleurs sont spéctaculaires: doubles ou simples selon les varietés et généralement  rouge orangé ou écarlates mais il existe également des cultivars à fleurs blanches ou abricot. Les fruits du grenadier, les grenades, sont comestibles et très appréciés depuis l'Antiquité pour ses proprietés  vermifuges et antioxidantes et son contenu en vitamine C. Symbole de fertilité, abondance et prosperité la grenade est un fruit arrondi, de plus de 10 cm de diamètre généralement, de couleur jaune / rouge / brun et à l'écorce dure et coriace. Le fruit contient une pulpe rose / rouge sang entourant des grains. C'est bien cette pulpe que l'on consomme, soit fraiche soit sous forme de jus, sirop ou alcool. En cuisine je trouve qu'il se marie bien au poisson et qu'il ajoute une touche  acidulée aux desserts (pour ceux qui aiment bien sur!). Délicieuse aussi la tisane à la grenade à déguster bien chaude en hiver et glacée en été. (J'ajouterai les photos des fruits au mois de septembre car dans ma bibliothèque photos je n'en ai pas...)



De suite vous trouverez une liste avec les cultivars les plus intéressants, tant fruitiers que décoratifs.

Punica granatum ‘Albescens’, variété décorative à fleurs blanches ; 
Punica granatum Flavescens’, à feuillage vert pâle et à fleurs jaunes ; 
Punica granatum ‘Legrellei’, à fleurs doubles rouge saumoné striées de blanc; 
Punica granatum ‘Nana’, de port nain, à fleurs rouges plus petites, mais aussi plus nombreuses et donnant de petits fruits rougeatres, utilisé pour l’ornementation
Punica granatum ‘Wonderful’ est décoratif par ses gros fruits rouges, qui sont d’ailleurs très agréables à consommer ; de plus, ce cultivar est remarquablement résistant au froid.
Punica granatum ‘Blanca’, à fruits sucrés, en septembre; 
Punica granatum ‘Colorada’, à gros fruits rouges et graines rouge sang ; 
Punica granatum ‘Douce de Patras’, à gros fruits et chair d'excellent qualité  
Punica granatum ‘Gagin’, à pulpe acide, plus utilisée pour les jus de fruits;
Punica granatum ‘Grosse rouge de Kandagar’, l’une des meilleures variétés ;
Punica granatum ‘Paper-Shell’ et ‘Spanish-Ruby’, qui sont des variétés américaines semi-rustiques.

Et maintenant que vous connaissez mieux l'arbre je vous propose une petite selection de produits parfumés à la grenade. C'est une note qu'on a commencé à utiliser en parfumerie il n'y a pas longtemps et qui vient de connaitre un vrai boom. Melograno de Santa Maria Novella peut etre consideré le premier parfum à la grenade (il est sorti en 1965) et il reste depuis des années le best seller de la marque qui le décline à présent en plusieurs produits de soins et pour l'ambiance (sels et huile de bain, savons, après rasage, talc pour le corps, bougie, shampooing....).






La grenade de SMN est poudrée et acidulée, les autres que je vais énumerer peuvent etre plus fraiches comme par example celles de Marc Jacobs, Demeter ou encore le discontinué Pomegrenate Anise de Fresh ou bien plus intenses comme celles de Jo Malone "Pomegranate noir" et Keiko Mecheri "Grenats" .On trouve  aussi des parfums à la grenade chez I profumi di Firenze "Melograno selvatico", Ortigia  "Melograno" et Speziali Fiorentini "Melagrana e Uva". Pour la maison je suis une inconditionnelle de la grenade en terrecuite de Santa Maria Novella et des diffuseurs d'ambiance "Melograno" du Dr Vranjes. Après une petite recherche j'ai découvert qu'il existe aussi des bougies à la grenade chez Jo Malone et Ortigia.




Je vous laisse avec l'image de la "Madone à la grenade" un tableau peint en 1487  par Sandro Botticelli, artiste de la Renaissance italienne et auteur du célébrissime "Printemps", qui se trouve au Musée des Offices à Florence.




En regardant ce tableau je me trouve entièrement d'accord avec Dostoevskij qui a dit, il y a plus d'un siècle:  "la beauté sauvera le monde"

lunedì 13 giugno 2011

Tilia cordata - Tilleul (à petites feuilles)

billet dédié à Martine



Aujourd'hui c'est avec beaucoup de plaisir que je vais vous parler d'un arbre très répandu à l'état spontané dans les bois de la plupart de l'Europe et également très utilisé par les municipalités  depuis des siècles dans les parcs  de nos villes et long les boulevards en association avec le Platan (Platanus hybrida), le Marronier d'Inde  (Aesculus hippocastanum) et le Micocoulier (Celtis australis). Un exemple que tout le monde connait sont les Champs Elysées à Paris ou encore, toujours dans la Ville Lumière, les allées du Palais Royal, très belles meme en hiver quand les feuilles sont tombées comme on peut voir dans la troisième photo ci dessous. Le port de cet arbre est vraiment magnifique en toute saison soit  en forme naturelle (voir la quatrième photo),  soit en rangée.
Connaissons le mieux alors! La Tilia cordata est un arbre appartenant à la famille des Tiliaceae qui peut mesurer 20 - 25 mètres.  On l'appelle couramment "tilleul à petites feuilles" ou encore "tilleul à feuilles en coeur" (cordata signifie justement "en forme de coeur"). Il apprécie surtout les sols riches, profonds, frais et argileux. 
Les feuilles, caduques, en forme de coeur très dentelées sur leur circonférence, mesurent environ 7 cm et presentent une face supérieure glabre et vert foncé et la face inférieure gris/bleu. A' l'automne les feuilles deviennent jaunes avant de tomber. Le contraste chromatique entre l'écorce très foncé et le feuillage jaune vif est vraiment intéressant. La floraison a lieu aux mois de mai / juin et les inflorescences, vert très clair  / jaune pale et hyper parfumées sont très réputées depuis des millénaires pour soigner, en infusion, les troubles du sommeil et pour leur action sédative. De plus elles exercent une action adoucissante sur les voies respiratoires. Lorsque les fleurs du tilleul dégagent intensément leur parfum c'est signe de mauvais temps comme si l'arbre voulait attirer plus d'insectes en prévision d'une intempérie pour assurer la fécondation avant que son pollen ne soit rincé par la pluie.
 
 




Quand j'étais petite fille, lors de la floraison ma grand mère demandait aux jardiniers de nous ramener des branches de tilleul, on cueillait les fleurs uniquement et ensuite on les mettait au grenier, sur des draps en lin pour sécher. Une fois les fleurs sechées on les mettait dans de grands bocaux en verre et elles étaient pretes pour en faire des tisanes lors  des  longues soirées d'hiver devant la cheminée. Je retrouve à present le meme plaisir en sirotant une tisane que j'ai découvert il y a quelques années dans la boutique "Le carré des simples" de la Rue Tronchet à Paris. Elle s'appelle "la madeleine de Proust" et on y trouve des fleurs de tilleul, des morceaux de gousse de vanille, des fleurs d'aubepine et du raisin de Corinthe. Un vrai délice!!


à propos de Marcel Proust je n'ai pas pu m'empecher de vous proposer le passage où il nous parle de la madeleine trempée dans l'infusion au tilleul, ça va vous plonger illico dans une époque qui me fascine depuis toujours....

II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines  qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi. [...] Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. II est en face de quelque chose qui n'est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière. Et je recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n'apportait aucune preuve logique, mais l'évidence, de sa félicité, de sa réalité devant laquelle les autres s'évanouissaient. Je veux essayer de le faire réapparaître. Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première cuillerée de thé. Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s'enfuit. Et, pour que rien ne brise l'élan dont il va tâcher de la ressaisir, j'écarte tout obstacle, toute idée étrangère, j'abrite mes oreilles et mon attention contre les bruits de la chambre voisine. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême. Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s'élever, quelque chose qu'on aurait désancré, à une grande profondeur ; je ne sais ce que c'est, mais cela monte lentement ; j'éprouve la résistance et j'entends la rumeur des distances traversées. Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu'à moi. Mais il se débat trop loin, trop confusément ; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l'insaisissable tourbillon des couleurs remuées ; mais je ne peux distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur, lui demander de m'apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s'agit. Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être ; qui sait s'il remontera jamais de sa nuit ? Dix fois il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute oeuvre importante, m'a conseillé de laisser cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d'aujourd'hui, à mes désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine. Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. "
 

Marcel ProustÀ la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, 1913. 

Le doux parfum des fleurs du tilleul a inspiré beaucoup de nez: il y a très peu de "soliflores" au tilleul par contre la note douce et miellée fait partie de la compo de plusieurs grands classiques de la parfumerie de niche et de certaines nouveautés: "La chasse aux papillons" de L'Artisan Parfumeur,  "Zeta" d'Andy Tauer,   "Tilleul" D'Orsay,  "Tirzah" d'Ayala Moriel, "Eau de Noho" de Bond n° 9, "Linden" de Demeter library, "French lime blossom" de Jo Malone,  "Lindenblossom" de April Aromatics ....









Et pour les parfums d'ambiance on peut trouver notre bonheur parmis les créations des marques suivantes: Mathias Paris, Diptyque, L'artisan parfumeur, Fiorirà un giardino.... Si vous en connaissez des autres n'hésitez pas à partager vos connaissances dans les commentaires en bas! Je suis toujours preneuse quand il s'agit de tester des nouveautés







Toujours en provenance du monde de la beauté voici la Poudre libre "Tilleul" de chez Leclerc. Sa nuance vert d'eau estompe visiblement les rougeurs et unifie le teint. Elle est idéale pour les peaux couperosées mais aussi pour toutes celles qui tombent sous le charme de son nom comme ce fut mon cas bien evidemment! ; )